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ACTE II, SC15NE II. 409

OllESTK.

Ce palais, ce tombeau…

PAMMÈNE.

Ce |)alais redouté Est par Égisthe même en ce jour habité. Mes yeux ont vu jadis élever cet ouvrage Par une main plus digne, et pour un autre usage. Ce tombeau (pardonnez si je pleure à ce nom) Est celui de mon roi, du grand Agamemnon.

ORESÏE.

Ah ! c’en est trop : le ciel épuise mon courage.

PVLADE, à Oreste.

Dérobe-lui les pleurs qui baignent ton visage.

P A M. M EXE, à Oreste, qui se détourne.

Étranger généreux, vous vous attendrissez ; Vous voulez retenir les pleurs que vous versez : Hélas ! qu’en liberté votre cœur se déploie ; Plaignez le fils des dieux, et le vainqueur de Troie : Que des yeux étrangers pleurent au moins son sort, Tandis que dans ces lieux on insulte à sa mort.

OPiESïE.

Si je fus élevé loin de cette contrée. Je n’en chéris pas moins les descendants d’Atrée. Un Grec doit s’attendrir sur le sort des héros. Je dois surtout… Electre est-elle dans Argos ?

PAMMÈNE.

Seigneur, elle est ici.

ORESTE.

Je veux, je cours…

PYLADE.

Arrête, Tu vas braver les dieux, tu hasardes ta tête. Que je te plains !

’ (A Pumraènc.)

Daignez, respectable mortel. Dans le temple voisin nous conduire à l’autel ; C’est le premier devoii’ : il est temps (|ue j’adore Le dieu qui nous sauva sur la mer d’Épidaure.

OilESTE.

Menez-nous à ce temple, à ce tombeau sacré Où repose un héros lâchement massacré : Je dois à sa erande ombre un secret sacrifice.