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ACTE I, SCKNE II. 97

Clj temnostro, appuyant mos soins officieux,

Sur ma tendre pitié daigna fermer les yeux ;

Et, s’arrêtant du moins au milieu de son crime,

Nous laissa loin d’Égisthe emporter la victime,

Oreste, dans ton sang consommant sa fureur,

Égistlie a-t-il détruit l’objet de sa terreur ?

Es-tu vivant encore ? As-tu suivi ton père :

Je pleure Agamemnon ; je tremble pour un frère.

Mes mains portent des fers ; et mes yeux, pleins de pleurs,

N’Ont vu que des forfaits et des persécuteurs,

PAMMÈNE,

Filles d’Agamemnon, race divine et chére Dont j’ai vu la splendeur et l’horrible misère. Permettez que ma voix puisse encore en vous deux Réveiller cet espoir qui reste aux malheureux. Avez-vous donc des dieux oublié les promesses ? Avez-vous oublié que leurs mains vengeresses Doivent conduire Oreste en cet affreux séjour. Où sa sœur avec moi lui conserva le jour ? Qu’il doit punir Égistlie au lieu même où vous êtes, Sur ce même tombeau, dans ces mêmes retraites, Dans ces jours de triomphe, où son lâche assassin Insulte encore au roi dont il perça le sein ? La parole des dieux n’est point vaine et trompeuse ; Leurs desseins sont couverts d’une nuit ténébreuse ; La peiné suit le crime : elle arrive à pas lents ^

ELECTRE.

Dieux, qui la préparez, que vous tardez longtemps !

I PHI SE,

Vous le voyez, Pammène, Égistlie renouvelle De son hymen sanglant la pompe criminelle.

ÉLECTIiE.

Et mon frère, exilé de déserts en déserts. Semble oublier son père, et négliger mes fers.

PAMMÈ\E.

Comptez les temps ; voyez qu’il touche à peine l’âge

t. On lit dans VEIectre de Longepierro, acte II, scène r’= :

Lo temps auprès des dieux ne prescrit point le crime ; Leur bras s^it tùt ou tard atteindre sa victime ;

  • Ce bras sur le coupable est toujours étendu,

Kt va frapper un coup si longtemps attendu.

  • Vers d".4« /i« /ip.

V. — Thé AT II E. IV. 7