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ORESTE

TRAGÉDIE

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

IPHISE, PAMMÈNE’.

IPHISE.

Est-il vrai, clier Pammène, et ce lieu solitaire, Ce palais exécrable où languit ma misère, Me verra-t-il goûter la funeste douceur De mêler mes regrets aux larmes de ma sœur ? La malheureuse Electre, à mes douleurs si chère, Vient-elle avec Égisthe au tombeau de mon père ? Égisthe ordonne-t-il qu’en ces solennités Le sang d’Agamemnon paraisse à ses côtés ? Serons-nous les témoins de la pompe inhumaine Qui célèbre le crime, et que ce jour amène ?

PAMMÈNE.

Ministre malheureux d’un temple abandonné. Du fond de ces déserts où je suis confine J’adresse au ciel des vœux pour le retour d’Oreste ; Je pleure Agamemnon ; j’ignore tout le reste. respectable Iphise ! ô pur sang de mon roi ! Ce jour vient tous les ans répandre ici l’effroi.

1. « Mon Pammèno, écrivait Voltaire en l’OI, ne vaut pas le Palanièdo de Cré- billon ; mais peut-ètic mu Clytemnestre vaut mieux que la sienne. »