tout du courage de ce cher serin, que vous avez tant de raison d’aimer, et à qui je suis presque aussi attaché que vous-même. J’espère dans son régime et dans les ressources infinies de la nature. En vérité, si je pouvais me remuer, j’irais vous voir tous les deux, et je reviendrais à Ferney avec vous.
Nous recommandons M. Mallet à notre gros doyen des conseillers-clercs.
Je vous embrasse tous deux bien tendrement de mes faibles bras.
Je ne puis, mon cher confrère en Apollon, vous remercier qu’en prose, et j’en suis bien fâché ; mon état a empiré depuis quelques jours. Je renonce à tous les vers, hors aux vôtres. Je vous dirai en passant que, malgré mes souffrances, qui sont assez intolérables, je ne suivrai pas l’exemple des deux dragons de Saint-Denis ; les uns ont le courage de mourir, les autres le courage de souffrir. Je m’acquitte assez bien de cette dernière fonction. Je me borne à vous assurer de mon sincère attachement, aussi inutile que ma lettre.
Le vieux malade de Ferney, monsieur, oublie tous ses maux en recevant une lettre de vous. Je vous suis très-obligé des deux Catons dragons[2]. S’ils m’avaient consulté, je leur aurais conseillé d’attendre du moins jusqu’au lendemain. On n’a pas toujours, en se réveillant le matin, les mêmes idées qu’on avait en buvant bouteille ; mais enfin l’affaire est faite, et il n’y a plus de conseil à leur donner. Je serais plus en droit que ces messieurs de faire une pareille escapade ; mais j’aime mieux faire la Tactique (que vous me demandez), quand j’ai un moment de santé. Voici donc cette Tactique[3] ; voici encore ce petit extrait que vous voulez d’un ouvrage intitulé Fragments.
Il faut que cet abbé Sabatier, dont il est question dans l’ar-