parquet que l’on s’en tient ; encore ne sont-elles pas mises au rang des voix des juges. Le parquet propose, et les juges disposent.
Le mémoire dit que le parlement envoya au roi pour le prier de ne point faire grâce ; cela est de la plus insigne fausseté.
À l’égard d’un Lally roi d’Irlande en 827, c’est une discussion que je laisse à M. d’Hozier.
Je vous dirai encore que jamais je n’attaquerai l’honneur de M. de Bussy, ni d’aucun des officiers qui ont servi dans l’Inde. Ce serait une extravagance atroce et impardonnable, qui ne servirait qu’à rendre la mémoire de M. de Lally odieuse ; et je déclare d’avance que si on veut flétrir la réputation de tous ces officiers dans l’histoire de la guerre de l’Inde, que M. de Tolendal dit être prête à paraître, c’est le plus mauvais parti et le plus dangereux que l’on puisse prendre.
Le motif de Mme de La Heuze et de M. de Tolendal est très-louable ; mais la manière dont ils paraissent vouloir s’y prendre ne serait pas prudente. Ils craignent que le public n’attribue la perte de Pondichéry aux caprices et aux emportements que tout le monde, sans exception, a reprochés à Lally ; il me semble que cette crainte est très-mal fondée. Les Fragments sur l’Inde disent expressément le contraire. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur, et je vous fais juge entre M. de Tolendal et moi.
Depuis sept ou huit jours, monsieur, je me fais lire vos lettres. Je les ai toutes conservées ; j’y ai trouvé tant de plaisir que j’étais dans les regrets de n’en plus recevoir. Ce matin l’on m’a dit : « Voilà une lettre de M. de Voltaire. — Est-elle longue ? — Oui, elle a quatre pages. — Ah ! tant mieux, lisez-la promptement. »
Je commence par vous remercier de votre souvenir, de la continuation de votre amitié ; j’y suis infiniment sensible, car il est certain que je vous suis tendrement attachée. Je vais, pour répondre à votre lettre, la prendre par la queue.
Vous finissez par dire que vous m’enverrez votre dernier ouvrage, si je vous le commande, si je vous l’ordonne. Voilà des paroles que je ne proférerai jamais ; mais je vous supplie, avec la dernière instance, de ne pas différer d’un moment à me l’envoyer.
Vous attendez bien que je ne m’ingérerai pas à juger les faits ; mais
- ↑ Correspondance complète, édition de Lescure, 1865.