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CORRESPONDANCE.

roi digne d’elle, entourée de sceptres et de lauriers, goûtez longtemps tous les avantages de la situation la plus brillante de la terre entière.

Daignez agréer, madame, mes vœux ardents pour la continuation de toutes vos prospérités, et permettez que la faible voix d’un vieux solitaire se mêle à toutes celles qui bénissent la destinée en prononçant votre nom.

Je suis avec un profond respect, madame, de Votre Majesté le très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
8469. — À M. LE DOCTEUR MARET[1].
À Ferney, le 1er février.

Monsieur, le souvenir dont vous m’honorez est une grande consolation pour moi dans le triste état où tous les maux attachés à la vieillesse m’ont réduit. Je vous supplie de vouloir bien ajouter à vos bontés celle de dire à M. le président de Ruffey et à M. de Gerland que je leur serai bien tendrement attaché jusqu’au dernier moment de ma vie.

Je n’ai point encore reçu un petit paquet que M. de Gerland voulait bien m’envoyer. J’aurai l’honneur de lui écrire incessamment[2] agréez mes remerciements et mon respect pour l’Académie[3] et pour vous. C’est avec ces sentiments que j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
8470. — À M. LE MARQUIS DE CONDORCET.
À Ferney, 1er février.

Le vieux malade de Ferney a eu l’honneur, monsieur, de vous envoyer les fadaises du questionneur[4] par la voie que vous lui avez indiquée. Je ne sais si vous aurez des moments pour lire des choses si inutiles. Un homme qui ne sort pas de son lit, et qui dicte au hasard ses rêveries, n’est guère fait pour amuser.

  1. Hugues Maret, né à Dijon le 6 octobre 1726, mort le 11 juin 1785, docteur en médecine, et secrétaire perpétuel de l’Académie de Dijon.
  2. On n’a pas d’autre lettre de Voltaire à Legouz de Gerland que celle du 2 janvier 1771 (n° 8161).
  3. Voltaire était, depuis 1761, de l’Académie de Dijon.
  4. Les Questions sur l’Encyclopédie.