Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
année 1772.

on joue un peu au propos interrompu. Le sauvage dit à Dictime :


Nous voulons des amis méritez-vous de l’être ?


et Dictime lui réplique :


Je ne te réponds pas que ta noble fierté
Ne puisse de mon roi blesser la dignité.


Ce n’est pas répondre catégoriquement ; il faut dire :


Oui, Teucer en est digne, et peut-être aujourd’hui
En l’ayant mieux connu vous combattrez pour lui.

DATAME,

Nous !

DICTIME.

Vous-même. Il est temps que nos haines finissent,
Que pour leurs intérêts nos deux peuples s’unissent.
Mais je ne réponds pas, etc.


Cela est mieux dialogué. Vous aurez sans doute le temps de faire insérer ce petit dialogue nécessaire. Mandez-moi donc quand vous comptez épouser Mme Denis, afin qu’elle vous écrive.

Que vous me faites plaisir par tout ce que vous m’écrivez sur Mme la duchesse d’Enville ! Je n’ai jamais douté de ses sentiments, et moins encore de son cœur. Quand le moment opportun sera arrivé, je ferai alors auprès d’elle tout ce que vous désirez. Je désire que vous soyez aussi convaincu de mon empressement à vous plaire que je le suis moi-même de ses sentiments invariables. Il n’y a que les girouettes qui varient au gré des vents ; mais l’attachement qu’elle et moi nous vous portons ne variera jamais.

8718. — DE M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[1].
À Paris, ce 29 décembre 1772.

Si l’envie nous tourmente, c’est celle de vous imiter ; mais vous serez toujours inimitable ; et parmi vos envieux il y en a peu, je gage, qui aient pensé au moment où cette rebondie est venue recevoir de vous l’onction que

  1. Inédite. Tirée de la collection de M. le comte de Chastellux. C’est la réponse à la lettre du 21 décembre.