Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je vous embrasse de tout mon cœur. Ayez soin de votre santé.

8566. — À M. LEKAIN.
22 juin.

Mon cher ami, le vieux malade de Ferney et Mme Denis seront charmés de vous revoir, et les Genevois le seront de vous entendre. Il est bien triste que ce ne soit que dans trois mois.

Nous compterons tous les moments jusqu’à votre apparition ; soyez sûr que, quand vous viendrez, vous vous trouverez entre les applaudissements et l’amitié.

Je vous embrasse, mon cher ami, de tout mon cœur. V.

8567. — À M. JEAN SCHOUVALOW.
Ferney, par Genève, le 27 juin.

Monsieur, je ne pouvais jamais recevoir une lettre plus agréable ni mieux présentée que celle dont M. le prince Golitzin m’a honoré de la part de Votre Excellence ; il m’a fait l’honneur de coucher dans mon petit ermitage. L’avantage de voir un de vos neveux m’a fait presque oublier ma vieillesse et tous les maux qui l’accablent. Il ne me manquait que de faire ma cour à monsieur son oncle pour être entièrement consolé. Je trouve M. le prince Golitzin bien bon de quitter Rome pour Genève. Il quitte le sein des beaux-arts pour des écoles un peu sèches. Mais son esprit embellira toutes les sciences auxquelles il voudra s’appliquer. Tout malade que je suis, j’ai vu combien il est aimable. Il a fait la conquête de toutes les dames qui étaient chez moi. Je n’ai jamais senti une plus douce consolation que quand il m’a dit que vous pouviez passer par nos frontières de la Suisse. Il y a bien longtemps que vous êtes absent d’une patrie qui se couvre tous les jours de gloire. Je suis trop heureux de me trouver sur votre route, et de vous renouveler le sincère respect et l’attachement inviolable avec lequel j’ai l’honneur d’être, pour le peu de temps que j’ai encore à vivre, etc.

8568. — À M. DE LA HARPE.
Juillet.

Vous n’êtes pas, monsieur, le seul à qui l’on ait attribué les vers d’autrui. Il y a eu, de tout temps, des pères putatifs d’enfants qu’ils n’avaient pas faits.