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CORRESPONDANCE.

quelque temps, j’aurai recours à vos joyeuses recettes, et j’espère que vous ne me les refuserez pas.

J’ai ici, monsieur, un homme de génie qui est venu exprès pour vous consulter sur un objet de votre compétence. C’est M. Dewailly, architecte du roi, regardé comme le plus grand dessinateur en ce genre. Il est chargé de construire le nouveau théâtre de la Comédie française, et a fait des recherches très-intéressantes sur cette partie. Si vous permettez, je vous le mènerai un de ces soirs. Il est en fonds pour vous faire passer une heure très-agréablement. Vous verrez, je crois, la construction des théâtres portée par un Français beaucoup au-dessus de tout ce que l’Italie a produit.

C’est dans vos ouvrages que M. Dewailly a puisé des idées neuves qu’il a réalisées, et il espère que vous voudrez bien l’aider encore de vos réflexions pour mettre la dernière main à son plan.

8413. — À M. VASSELIER[1].
22 novembre.

Mon Dieu, mon cher ami, je ne vous ai pas remercié de votre jésuite Richeome[2] : c’est un bon impertinent. Il est bon d’avoir cela dans sa bibliothèque, et de voir jusqu’où l’esprit humain peut aller en fait de bêtise.

Je vous prie de ne me pas oublier auprès de M. Tabareau, quand vous lui écrirez à Rome.

8414. — À M. DE LA HARPE.
À Ferney, 23 novembre.

« Autant que l’Université de Paris était autrefois célèbre et brillante, autant est-elle tombée dans l’avilissement. La Faculté de théologie surtout me paraît le corps le plus méprisable qui soit dans le royaume. » Ces paroles sont tirées de l’Histoire critique de la Philosophie, par M. Deslandes, t.  III, p. 299.

Nous sommes bien loin, vous et moi, mon cher ami, de penser comme l’auteur de cette histoire. Nous respectons tous deux, comme nous le devons, le concile perpétuel des Gaules, et surtout le père du concile qui a daigné vous reprendre et vous faire sentir la vérité. Il est triste pour moi d’ignorer son nom, et de ne pouvoir lui rendre la justice qu’il mérite.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Auteur de deux volumes in-folio de controverses. Mort en 1625.