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CORRESPONDANCE.

Si vous daignez encore, madame, trouver dans tout ce fracas quelques moments pour lire mes rêveries, les quatrième et cinquième volumes des Questions sur l’Encyclopédie doivent être actuellement entre vos belles mains. Voici, en attendant, une feuille du tome septième, qui n’est pas encore mise au net. L’auteur a pris la liberté de dire un petit mot de Votre Majesté à la page 356[1].

Je me mets à vos pieds, je les baise beaucoup plus respectueusement que ceux du pape : il se croit le premier personnage du monde ; Moustapha croyait aussi l’être, mais je sais bien à qui ce nom est dû.

Que ma souveraine agrée le profond respect de sa vieille créature.

8358. — À M. BASKERVILLE[2].
Au château de Ferney, par Genève, 2 septembre.

I thank you erneastly for the honour you do me. I send you an exemplary by the way of Holland.

I am your most obedient servant.

Voltaire,
Gentleman of the M. C. King’s chamber[3].
8359. — À M. LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[4].
À Ferney, 4 septembre.

Croyez, mon cher président, que, tout en badinant, je m’intéresse avec sensibilité au bonheur de madame votre fille et au vôtre. Je vois l’ancienne magistrature, non pas anéantie, mais réformée ; et comme on ne réforme de bonnes troupes qu’à la paix, je pense que la paix de l’État ne sera point troublée par

  1. Voyez tome XIX, page 616.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François. — John Baskerville, imprimeur et éditeur d’une grande célébrité, naquit dans le duché de Glocester en 1706, et mourut en 1775. L’édition de Virgile dont Voltaire parle ici, et qui parut en 1756, commença sa réputation. Après sa mort, ses caractères furent achetés cent mille francs par la Société littéraire de Kehl, pour l’édition des Œuvres de Voltaire. (A. F.)
  3. Traduction : Monsieur, je vous remercie bien vivement de l’honneur que vous me faites. Je vous envoie un exemplaire par la voie de Hollande. Je suis votre très-obéissant serviteur.
    Voltaire,
    Gentilhomme de la chambre de S. M. très-chrétienne.
  4. Éditeur, Th. Feisset.