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CORRESPONDANCE.

pour 500 francs, nous payâmes pour lui, à monsieur le grand trésorier, 500 livres à la décharge dudit Choudens.

Ce que nous vous demandons, monsieur, c’est de savoir du grand trésorier actuellement régnant s’il est vrai que la sérénissime ait affranchi depuis la dame Denis, et en ait fait une alliée de la république, au lieu d’une servante.

Nous croyons qu’il n’en est pas un mot, et nous vous supplions très-vivement de vouloir bien requérir une attestation de monsieur le grand trésorier, par laquelle il soit constaté que nous avons payé entre ses mains, en tel jour, en telle année, la somme de 500 livres, pour la servitude dudit Choudens, et qu’il n’a jamais été question d’un affranchissement.

Cela est très-sérieux, quoique très-ridicule. Nous vous prions de vouloir bien envoyer ce soir, chez Souchai, au Lion d’Or, votre paquet, que nous enverrons chercher demain. Nous vous aurons la plus grande obligation, et vivat ! V.

8133. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 20 décembre 1770.

Je ne vous ai rien mandé, monsieur, parce que personne ne m’a rien écrit de France, et que les nouvelles de ce pays-ci sont contradictoires. Je crois que les Anglais ont envoyé reprendre possession de l’île de Falkland, et il me paraît toujours bien difficile qu’on évite la guerre.

Il faut que, dans le projet d’édit envoyé au parlement, monsieur le chancelier ait été nommé : car les nouvelles publiques et particulières s’accordaient en ce point. On aura changé cet article au lit de justice.

M. Turretin, trésorier de la république, est à Turin, d’où j’ignore quand il reviendra, de sorte que peut-être sera-t-il difficile d’avoir l’acte que vous désirez. J’attends le premier syndic, à qui j’en remettrai la note, en le priant de me le faire expédier le plus tôt possible.

Vous savez sans doute qu’un auditeur est allé in fiochi défendre de jouer la comédie, au moment où l’on se préparait à jouer dans une chambre la seconde représentation de Mélanie.

Je salue les pauvres plaideurs, et leur souhaite toute prospérité.

8134. — À M. HENNIN.
À Ferney, 20 décembre.

Nous conjurons notre cher résident de vouloir bien parler au secrétaire d’État : c’est lui qui doit être au fait. Il sait, comme

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin ; 1825.