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Dès que nous aurons une petite pacotille de montres, nous la recommanderons à vos bontés.

Mille tendres compliments à M. Vasselier.

7908. — À M. DELISLE DE SALES.
Ferney, 6 juin.

J’ai lu, monsieur, votre livre[1] avec enchantement. Je vous suis d’autant plus obligé que je le crois capable de faire le plus grand bien. Tous les gens sages le liront, et estimeront l’auteur ; mais c’est principalement aux malades à lire les bons livres de médecine. Vous leur avez emmiellé les bords du vase, comme dit Lucrèce[2]. Vous ne vous contentez pas de leur parler raison, vous y joignez l’éloquence, qui est son passe-port : Utile dulci[3] est votre devise.

La lecture de votre ouvrage, monsieur, m’a fait oublier ma vieillesse et les maux dont je suis accablé. Vous êtes comme les anciens mages, qui guérissaient avec des paroles enchantées.

J’ai l’honneur d’être avec toute la reconnaissance et toute l’estime que je vous dois, etc.

7909. — À M. THIERIOT.
Ferney, 6 juin.

Mon ancien ami, comme il y a un an que je n’ai reçu de vos nouvelles, j’ignore si vous demeurez aux Incurables ou au faubourg Saint-Antoine.

Je suppose que vous n’avez appris la mort de votre frère qu’au bout de trois mois, et que, dans deux ans, vous me manderez si vous avez touché quelque chose de sa succession. Il est bon de mettre de grands intervalles dans les affaires : cela donne le temps de réfléchir, et prévient les fausses démarches.

Vous avez peut-être rencontré depuis votre dernière lettre, c’est-à-dire depuis quinze mois, les héritiers de l’abbé de Châteauneuf, qui se sont arrangés avec vous pour le dépôt de la belle gardeuse de cassettes. Vous vous êtes accommodé sans doute avec l’assemblée du clergé, afin que, dès qu’elle sera dissoute, on

  1. La Philosophie de la Nature. (K.) — Voyez lettre 8093.
  2. Livre I, 935 et suiv. ; IV, ii et suiv.
  3. Horace, Art poétique, vers 343.