Plût au ciel qu’en effet j’eusse été votre père !
Cet honneur n’appartient qu’aux habitants des cieux
Non pas à tous encore : il est des demi-dieux
Assez sots et très-ennuyeux,
Indignes d’aimer et de plaire.
Le dieux des beaux esprits, le dieu qui nous éclaire,
Ce dieu des beaux vers et du jour,
Est celui qui fit, l’amour
À madame votre mère.
Vous tenez de tous deux : ce mélange est fort beau.
Vous avez (comme ont dit les saintes Écritures)
Une personne et deux natures :
De l’Apollon et du Beauvau.
Je suis tendrement dévoué à l’un et à l’autre. La Suisse est émerveillée de vous. Ferney pleure votre absence. Le bonhomme vous regrette, vous aime, vous respecte infiniment.
Mon ancien ami, mon philosophe, mon faiseur de beaux vers, je vous remercie tendrement de votre Beverley[1]. Le solitaire des Alpes vous a l’obligation d’avoir été ému pendant une grande heure, il n’est pas ordinaire d’être touché si longtemps. De l’intérêt, de la vigueur, une foule de beaux vers : voilà votre ouvrage. Je n’ai point lu le Beverley anglais, mais je ferais la gageure imprévues[2] qu’il n’y a que de l’atrocité.
Au reste, j’ai été fort étonné que Mme Beverley ait reçu cent mille écus de Cadix : car, pour moi, je viens d’y perdre vingt mille écus, grâce à messieurs Gilly, que probablement vous ne connaissez point.
Oui, sans doute, multæ sunt mansiones in domo patris nostri[3], et vous n’êtes pas mal logé. Je voudrais bien savoir ce qu’a dit ce maraud de Fréron, qui demeure dans la cave.
Savez-vous la petite espèce d’épigramme qu’un Lyonnais, lequel est bien loin d’être poëte, a faite, comme par inspiration,