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année 1769.

Mille tendres respects, mon cher ange, à vous et à Mme d’Argental.

7720. — À M. L’ABBÉ AUDRA.
Le 30 novembre.

Mon cher philosophe, vous êtes actuellement instruit du contenu de la sentence. Je conseille à Sirven de faire tout ce que vous et M. de La Croix lui ordonnerez. Son innocence ne peut plus être contestée. Faudra-t-il qu’il lui en coûte de l’argent pour avoir été si indignement accusé, pour avoir été exilé de sa patrie pendant sept ans, et pour avoir vu mourir sa femme de douleur ? Je suis prêt à payer les deux cent quatre-vingts livres de frais auxquels on le condamne ; mais il serait plus juste que le juge de Mazamet les payât. Il est vrai que Sirven était contumax ; mais il ne fallait pas le condamner, lui et sa famille, quand on n’avait nulle preuve contre lui. Le juge et le médecin méritaient tous d’être mis au pilori avec un bonnet d’âne sur leur tête.

Je suis bien malade. Je ne puis écrire à M. de La Croix. Je vous supplie de lui dire que je suis prêt à l’aimer autant que je l’estime.

Bonjour, mon cher philosophe.

7721. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
3 décembre.

Enfin, monseigneur, voici les Souvenirs de Mme de Caylus, que j’attendais depuis si longtemps ; ils sont détestablement imprimés. C’est dommage que Mme de Caylus ait eu si peu de mémoire. Mais enfin, comme elle parle de tout ce que vous avez connu dans votre première jeunesse, et surtout de Mme la duchesse de Richelieu votre mère, et de M. le duc de Richelieu, qui est votre père[1], quoi qu’on die ; je suis persuadé que ces Souvenirs vous en rappelleront mille autres, et par là vous feront un grand plaisir. Je me flatte que le paquet vous parviendra, quoique un peu gros. Permettez-moi de vous faire souvenir des Scythes, pour le dernier mois de votre règne des Menus. On dit qu’il ne sied pas à un dévot comme moi de songer encore aux vanités de ce monde ;

    viris. » Voyez, tome XXVI, page 563, l’opuscule Femmes, soyez soumises à vos maris.

  1. Voyez la note, page 471.