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année 1769.

tainement, c’est qu’un de mes amis doit en parler avec vigueur à M. de Sartines. Il doit le prévenir sur le dessein de représenter la pièce à Lyon, afin que les fanatiques de Paris aient moins de prétextes pour crier. Je pense qu’il suffira que M. de Sartines vous mande qu’il ne s’oppose point aux spectacles que vous donnez dans votre ville, et qu’il s’en remet au goût et à la volonté de vos magistrats.

Je demandais le nom d’un médecin de Lyon pour avoir un prétexte de faire un petit voyage, en cas qu’on joue les Guèbres. Comme je suis toujours malade, le prétexte est valable. La véritable raison était de venir vous embrasser.

Je pourrais comme un autre vous dire, monsieur, que je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur ; mais j’aime bien mieux être votre ami.

Voici un exemplaire[1] où il se trouve des changements qui n’étaient pas dans l’autre.

7663. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[2].
Ferney, 13 septembre.

En voici bien d’une autre, monseigneur ; M. de Ximenès me mande que vous avez la bonté de faire jouer à Fontainebleau les Guèbres. Je prends donc la liberté de vous les envoyer, quoiqu’ils me soient dédiés.

Vraiment, je vous serais très-obligé si, au lieu de Tancrède ou de Mérope, qu’on connaît assez, on jouait les Guèbres et les Scythes, qu’on ne connaît point. Cela mettrait, ce me semble, plus de vivacité dans vos amusements de Fontainebleau ; et ce serait pour moi une grande consolation et beaucoup d’honneur de contribuer un moment à vos plaisirs.

si vous avez lu l’Histoire du Parlement, vous avez trop de pénétration et de goût, avec trop de connaissance du temps présent, pour ne pas vous apercevoir que ces chapitres ne sont pas de la même main qui a écrit les premiers. Presque toutes les anecdotes sont fausses. On a pris le conseiller Vesigny pour le vieux président de Nassigny. On suppose que tous ceux qui ont assisté au procès de Damiens ont eu des pensions, ce qui est également faux et ridicule. D’ailleurs, ces chapitres sont écrits

  1. Des Guèbres.
  2. Éditeurs, Cayrol et François.