Pour les deux Siècles, dont l’un est celui du goût et l’autre celui du dégoût, le libraire a eu ordre de vous les présenter, et doit s’être acquitté de son devoir. Mme de Luxembourg y verra[1] une belle réponse du maréchal de Luxembourg quand ou l’interrogea à la Bastille. C’est une anecdote dont elle est sans doute instruite.
Le procès de cet infortuné Lally est quelque chose de bien extraordinaire ; mais vous n’aimez l’histoire que très-médiocrement. Vous ne vous souciez pas de La Bourdonnais, enfermé trois ans à la Bastille pour avoir pris Madras ; mais vous souciez-vous des cabales affreuses qu’on fait contre le mari de votre grand’mère ? Je l’aimerai, je le respecterai, je le vanterai, fût-il traité comme La Bourdonnais. Il a une grande âme, avec beaucoup d’esprit. S’il lui arrive le moindre malheur, je le mettrai aux nues. Je n’y mets pas tout le monde, il s’en faut beaucoup.
Adieu, madame : quand vous me donnerez des thèmes, je vous dirai toujours ce que j’ai sur le cœur. Comptez que ce cœur est plein de vous.
Pouvez-vous, monsieur, vous charger de douze mille livres pour six mois ? Cette somme vous sera comptée au moment que vous le voudrez. J’ai l’honneur d’être, etc.
Je trouve, mon cher ami, beaucoup de philosophie dans le discours de M. l’abbé de Condillac[3]. On dira peut-être que ce mérite n’est pas à sa place, dans une compagnie consacrée uniquement à l’éloquence et à la poésie : mais je ne vois pas pourquoi on exclurait d’un discours de réception des idées vraies et profondes, qui sont elles-mêmes la source cachée de l’éloquence.
Il y a dans le discours de M. Le Batteux des anecdotes sur