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6708. — À MADAME GABRIEL CRAMER[1].
(Sans date.)

Je suis très-affligé de la mort de M. du Commun. Oui, c’était un philosophe ; mais il était philosophe pour lui, et il me faut des gens qui le soient pour les autres, des philosophes qui en fassent, des esprits qui répandent la lumière, qui rendent le fanatisme exécrable.


C’est n’être bon à rien que n’être bon qu’à soi.


Il faut absolument que je parle à votre mari. Où est M. Dupan ? Je leur écrirai.

Votre Vielding ou Villading[2] ressemble assez aux enfants mal élevés, qui reçoivent des confitures et vont vite les manger sans remercier.

On disait autrefois :


Point d’argent, point de Suisse.


Il faut dire maintenant :


De l’argent, et plus de Suisse.


Je n’ai pas vu François Tronchin depuis qu’il a eu pour trente-huit mille livres ce qui m’a coûté plus de cent mille. Tout cela peut entrer dans la Secchia rapita genevoise[3]. Je rirai du moins, et avec vous, Génoise. V.

6709. — À M. LE CONTROLEUR GÉNÉRAL[4].
(1767.)

Monsieur le contrôleur général[5], s’il fallait, en France, pensionner tous les hommes de talent, ce serait, je le sais, pour vos finances, une plaie bien honorable, mais bien désastreuse, et le trésor n’y pourrait suffire ; aussi, et quoique peu d’hommes puissent se rencontrer d’un aussi solide mérite que M. de La

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Nom d’un patricien bernois.
  3. La Guerre civile de Genève.
  4. Extraite du Temps, 26 mai 1834. L’origine de cette lettre paraît douteuse à MM. de Cayrol et François (deuxième Suppl., tome II, page 561). Elle a été reproduite comme trouvée récemment dans la boutique d’un épicier, par le Monde llustré du 9 mai 1863.
  5. Laverdy.