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honorantes. Vous savez que, de cette petite affaire-là, j’ai eu une attaque d’apoplexie ; mais je ne veux pas en avoir deux, et je veux mourir tranquille.

Je me mets aux pieds du satrape Nalrisp[1]. J’ai des raisons essentielles pour que l’on joue les Scythes, et pour qu’on les débite incessamment.

Le temps est horrible : le thermomètre est à quinze degrés au-dessous de la glace, comme en 1709, dans notre Sibérie. Le froid est, dit-on, excessif à Paris ; mais on peut apprendre ses rôles dans cette extrême rigueur de la saison, et jouer la pièce dans un temps plus doux. Au reste, j’écris un mot de remerciement à M. le chevalier de Chastellux[2], et je vous supplie de vouloir bien le lui faire remettre.

Il ne me reste plus qu’a baiser les ailes de mes anges avec mon idolâtrie ordinaire.


6669. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
13 janvier au soir, par Genève, malgré les troupes.

Après avoir eu l’honneur de recevoir votre lettre de Bordeaux, concernant Galien, je vous écrivis, monseigneur, le 9 de janvier. Je reçois aujourd’hui votre lettre du 29, par laquelle je vois que je suis heureusement entré dans toutes vos vues, et que j’avais heureusement prévenu vos ordres concernant ce jeune homme.

Je suis encore fort incertain si je partirai ou non pour aller chez monsieur l’ambassadeur en Suisse, et de là régler mes affaires avec M. le duc de Wurtemberg. Vous seriez d’ailleurs bien étonné de la raison principale qui peut me forcer d’un moment à l’autre à faire ce voyage. C’est un homme que vous connaissez, un homme qui vous a obligation, un homme dont vous vous êtes plaint quelquefois à moi-même, un homme qui est mon ami depuis plus de soixante années, un homme enfin qui, par la plus singulière aventure du monde, m’a mis dans le plus étrange embarras. Je suis compromis pour lui de la manière la plus cruelle ; mais je n’ai à lui reprocher que de s’être conduit avec un peu trop de mollesse ; et, quoi qu’il arrive, je ne trahirai point une amitié de soixante années, et j’aime mieux tout souffrir que de le compromettre à mon tour. Je vous défie de deviner le mot de l’énigme, et vous sentez bien que je ne puis

  1. Praslin.
  2. La lettre 6674.