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CORRESPONDANCE.
7159. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 1er février 1768.

Je reçois dans le moment, monsieur, la réponse de M. le duc de Choiseul sur la commission des sels du Valais ; elle n’est pas satisfaisante. La voici mot pour mot :

« Depuis, etc. »

Je suis très-fàché de cette décision, à laquelle cependant j’avais lieu de m’attendre.

Que dites-vous des gentillesses de nos représentants ? Je voudrais bien qu’on se hâtât de songer à Versoy. C’est le plus sûr moyen de mortifier des gens qu’on ne veut pas écraser.

J’aurai l’honneur, monsieur, de vous voir demain, à moins de quelque incident que je ne prévois pas.

7160. — À M. MOULTOU[2].
3 février 1768.

Mon cher philosophe. Enfin, après cinq ans de peines et de soins incroyables, la requête des Sirven fut admise au conseil, samedi 23 janvier, après un débat assez long, et le procès doit avoir été rapporté vendredi dernier 29, devant le roi.

Il n’est plus douteux que cette famille ne soit rétablie dans ses honneurs, dans ses biens, et que l’arrêt infâme qui la condamnait à la mort ne soit cassé comme celui des Calas.

Mon cher philosophe, il ne faut désespérer de rien. Mandez cette nouvelle à vos amis du Languedoc. Mais quand ce pauvre vieillard malade aura-t-il la consolation de vous revoir ?

7161. — À M. CHARDON[3].
Ferney, 3 février.

Je vous l’avais bien dit, monsieur, que vous vous couvririez de gloire et que votre nom serait béni par quatre cent mille personnes. Daignez, au milieu des éloges qu’on vous doit, agréer mes remerciements.

J’ai l’honneur, monsieur, de vous envoyer un petit écrit qui

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.
  2. Éditeur, A. Coquerel.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.