Vous m’imputez, dans votre critique de Bélisaire, à la gloire duquel vous travaillez, vous m’imputez, dis-je, un poëme sur la Religion naturelle. Je n’ai jamais fait de poëme sous ce titre. J’en ai fait un, il y a environ trente ans, sur la Loi naturelle[1], ce qui est très-différent.
Vous m’imputez un Dictionnaire philosophique, ouvrage d’une société de gens de lettres, imprimé sous ce titre, pour la sixième fois, à Amsterdam, qui est une collection de plus de vingt auteurs, et auquel je n’ai pas la plus légère part.
Page 96, vous osez profaner le nom sacré du roi, en disant que Sa Majesté en a marqué la plus vive indignation à M. le président Hénault et à M. Capperonnier[2]. J’ai en main la lettre de M. le président Hénault, qui m’assure que ce bruit odieux est faux. Quant à M. Capperonnier, j’atteste sa véracité sur votre imposture. Vous avez voulu outrager et perdre un vieillard de soixante et quatorze ans, qui ne fait que du bien dans sa retraite ; il ne vous reste qu’à vous repentir.
Je vous remercie, monsieur, de toutes vos bontés ; j’ai pris aussi la liberté d’adresser mes remerciements à monsieur le contrôleur général.
Les platanes dont vous me parlez ne réussissent pas mal dans nos cantons : je planterais volontiers cinquante érables et cinquante platanes ; mais je ne veux pas abuser de vos offres obligeantes. Je tâcherai de préparer si bien la terre que, malgré les fortes gelées auxquelles nous sommes exposés dès le mois de novembre, j’espère donner une bonne éducation aux enfants que voulez bien me confier. Je vois avec bien du plaisir combien vous êtes utile à la France, et je suis pénétré de la reconnaissance que je vous dois.
C’est avec ces sentiments que j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.