la peine de rédiger elle-même tout l’ouvrage. Elle le fait imprimer actuellement ; et comme il a été commencé dans la ville de Twer, c’est à l’archevêque de Twer que l’impératrice l’a dédié.
Pierre Servetaz, manouvrier à Ferney, ayant loué de Durant un appartement au village de Ferney, fut obligé d’en sortir lorsque les troupes arrivèrent, et de céder cet appartement aux soldats.
N’ayant aucun endroit pour se mettre à couvert, le nommé Lareine lui loua une partie de sa cuisine, où il se retira avec sa femme et son enfant. On lui a fait fournir une paire de draps, qu’il est obligé de changer tous les quinze jours, et comme il n’en a que deux paires en tout, lui, sa femme et son enfant, sont obligés de coucher nus sur la paille pendant qu’ils blanchissent la seule paire de draps qui leur reste.
On a placé dix-neuf grenadiers dans la cuisine où il couche, pour y faire leur potage.
Ces grenadiers lui ont brûlé sept fascines de bois qu’il avait.
Il a sa femme enceinte, et qui doit accoucher dans peu de temps, et elle n’a aucun endroit que la cuisine où les dix-neuf grenadiers font leur potage. Durant veut aussi lui faire payer six patagons pour le louage de sa maison, de laquelle on l’a obligé de sortir, ne jouissant que d’un petit jardin et chenevier qu’on lui a tout dévastés.
(De la main de Voltaire.) Je supplie M. Fabry de vouloir bien avoir pitié de cette pauvre femme. J’ai l’honneur de lui présenter mes respectueux sentiments.
Vous serez peut-être aussi affligé que moi, mon cher ami, de ne recevoir qu’un maudit livre de prose[2], au lieu des vers scythes que vous attendiez. Ce n’est pas que vous ne soyez bientôt muni de vos vers scythes, mais enfin ils devaient arriver les premiers,