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CORRESPONDANCE.

sont les liens des devoirs et des plaisirs. Il n’appartient qu’aux souverains et aux belles de jouir du bonheur de le posséder. Quand il voudra se faire connaître, on lui gardera le secret.

En attendant, on bénira le ciel d’avoir produit des Messala et des Catulle dans le pays où l’on prétend que les compagnons d’Attila s’établirent. Il est prié d’agréer tous les sentiments qu’il inspire, et le respect d’un homme pénétré de son mérite.

6922. — À M. BORDES[1].
26 juin.

Le mémoire que vous m’avez envoyé, mon cher confrère, est un des meilleurs que j’aie encore vus : il écrase la partie adverse sous le poids des raisons et sous les traits du ridicule. L’infâme chicane que vous attaquez n’a point de détours et de replis qui puissent la dérober au bras victorieux qui la poursuit. Je vous réponds que le mémoire sera imprimé ; mais il faudra que vous nous aidiez à le distribuer aux juges. Dès qu’on aura fini une nouvelle édition du Bolingbroke, on se mettra tout de suite à votre mémoire. Je vous assure que vous rendez un grand service à l’innocence opprimée.

Oserai-je vous prier de vouloir bien revoir l’édition des Scythes, que Périsse devrait avoir finie il y a un mois ? Il m’a envoyé les épreuves, qui sont pleines de fautes. Je lui en ai donné une liste de 53. Mais j’ai oublié, à la page 13, onvrons pour ouvrons. À la page 15, il faut un point après ce vers :

Ma jeunesse peut-être en fut épouvantée.


À la page 33 :

Désespéré, soumis, mais surieux encore, etc. ;


il faut :

Désespéré, soumis, mais furieux encore.

Je vous demande bien pardon de ma témérité et de ces détails ; mais il faut que les confrères s’aident l’un l’autre, et je vous réponds que j’aurai attention aux points et aux virgules de votre mémoire. Je vous remercie encore une fois de me l’avoir

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.