Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
CORRESPONDANCE.

Je crois aussi qu’à la page 73 il faut :

Connaissez dans quel sang vous plongerez mes mains ;


au lieu de :

Connaissez dans quel sang vous enfoncez mes mains.

Je me jette à vos pieds et je vous demande mille pardons de tant de tourments ; mais je vous supplie que je vous aie l’obligation de la représentation que je demande aux comédiens, et de l’édition que je demande à Lacombe, édition d’ailleurs dont je lui achèterai deux cents exemplaires pour envoyer aux académies dont je suis, et dans les pays étrangers. Je me mets à vos pieds, mon cher ange, toujours honteux de mes importunités, et toujours le plus importun des hommes.

6863. — À M. LE MARQUIS DE VILLEVIEILLE.
27 avril.

Je prie mon digne chevalier de vouloir bien me mander dans quel endroit du Languedoc demeure le sieur de La Beaumelle. Je me réjouis avec mon brave chevalier de l’expulsion des jésuites. Le Japon commença par chasser ces fripons-là ; les Chinois ont imité le Japon ; la France et l’Espagne imitent les Chinois. Puisse-t-on exterminer de la terre tous les moines qui ne valent pas mieux que ces faquins de Loyola ! Si on laissait faire la Sorbonne, elle serait pire que les jésuites : on est environné de monstres.

On embrasse bien tendrement notre digne chevalier. On l’exhorte à combattre toujours, et à cacher ses marches aux ennemis.

6864. — À M. LEKAIN.
27 avril.

Vous me ferez un extrême plaisir, mon cher ami, d’essayer une ou deux représentations des Scythes, à votre retour de Grenoble, suivant la leçon nouvelle ci-jointe. Engagez M. Molé à se prêter à mes désirs. Je serais au désespoir de nuire à sa santé ; mais il joue dans le comique, et son rôle dans les Scythes est bien moins violent que plusieurs rôles de comédie ; je m’en tiendrai même à une seule représentation. Elle vous attirera certainement