Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
ANNÉE 1767

Mandez-moi sur votre honneur, je vous en prie, si vous avez eu aujourd’hui vendredi, 17 avril, un vent affreux et de la neige.

Connaissez-vous l’Anecdote sur Bélisaire ? Si vous ne l’avez pas, je vous l’enverrai, et tant que je serai près de Genève, je me charge de vous fournir toutes les nouveautés ; vous n’aurez qu’à parler. Adieu, mon cher confrère. Votre très-humble, etc.

6846. — À M. DAMILAVILLE.
17 avril.

Monsieur, la famille des Sirven a renvoyé selon vos ordres, à M. de Courteilles, le mémoire signé pour être remis à M. l’avocat de Beaumont par votre entremise ; ayez la bonté de le retirer avec les autres pièces.

Toute notre famille est fort étonnée et très-indignée de la démarche odieuse faite auprès de M. de Meaux. Il y a des hommes qui ne sont jamais occupés qu’à nuire. Nous prions Dieu, qui bénit notre petit commerce, qu’il ne vous fasse point tomber sous la dent de ces gens-là. M. Raitvole[1] dit vous avoir envoyé le livre cité par Fabricius[2], qu’il a eu bien de la peine à trouver. Il y a longtemps qu’on ne trouve plus dans nos quartiers de livres espagnols.

Mon épouse vous salue. J’ai l’honneur d’être très-cordialement.

Boursier.
6847. — À M. CASSEN[3],
avocat au conseil.
À Ferney, 19 avril 1707.

Monsieur, vous m’avez prévenu ; j’aurais eu l’honneur de vous écrire, sans les maladies qui persécutent la fin de ma vie. Il ne me reste plus qu’un cœur aussi sensible à votre mérite et à votre générosité qu’au sort des malheureux. Les Sirven cessent déjà d’être infortunés depuis que vous avez pris leur défense. Leur principal objet était de mettre leur innocence en plein jour ; vous l’avez fait, l’Europe a prononcé, et les têtes couronnées à qui j’envoie votre mémoire ont jugé la cause avec le public. Un

  1. Anagramme de Voltaire.
  2. L’ouvrage que Voltaire dit être cité par Fabricius est tout simplement les Questions de Zapata ; voyez tome XXVI, page 173.
  3. Dernier Volume des œuvres de Voltaire ; Paris, 1802.