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m’est tombée sur la tête, mais elle n’écrasera ni mon innocence ni ma constance. Je ne peux vous rien dire de nouveau là-dessus parce que je n’ai encore aucune nouvelle.

J’ai éclairci tout avec M. le prince de Gallitzin : il n’y avait point de lettre de lui ; tout est parfaitement en règle ; et, dans quelque endroit que je sois, les Sirven auront de quoi faire leur voyage à Paris, et de quoi suivre leur procès. Vous pourrez, en attendant, envoyer copie du factum à Mme Denis, si M. de Beaumont ne le fait pas imprimer à Paris.

Vous aurez les Scythes incessamment, à condition qu’ils ne seront point joués ; et la raison en est que la pièce est injouable avec les acteurs que nous avons.

On m’a envoyé de Paris une pièce très-singulière, intitulée le Triumvirat ; mais ce qui m’a paru le plus mériter votre attention dans cet ouvrage, et celle de tous les gens qui pensent, c’est une histoire des proscriptions[1]. Elles commencent par celles des Hébreux, et finissent par celles des Cévennes ; ce morceau m’a paru très-curieux. Il me semble que la tragédie n’est faite que pour amener ce petit morceau ; la pièce d’ailleurs n’est point convenable à notre théâtre, attendu qu’il y a très-peu d’amour.

Adieu, mon cher ami ; vous devinez le triste état dans lequel nous sommes, Mme Denis et moi. Nous attendons de vos nouvelles ; écrivez à Mme Denis, au lieu d’écrire à M. Souchai, et songez, quoi qu’il arrive, à ècr. l’inf…


6646. — À M. HENNIN.
À Ferney, vendredi au soir, 2 janvier.

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé, et Argatifontidas[2], un peu embarrassé. Vous allez être, mon cher conciliateur, chargé d’un lourd fardeau que vous porterez légèrement et avec grâce, car on ne peut nier que les trois Grâces ne soient chez vous[3]. Je suppose que c’est vous, mon cher résident, qui m’avez envoyé un paquet de M. le duc de Choiseul ; voici la réponse[4], et voici encore des balivernes[5] pour M. le duc de Praslin.

  1. Voyez tome XXVI, page 1.
  2. Le chevalier de Taulés.
  3. Allusion au tableau des trois Grâces, de Carle Vanloo. (Note de Hennin fils.)
  4. Elle manque.
  5. Les Scythes.