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6114. — À M.  LE MARQUIS D’ARGENCE DE DIRAC[1].
20 septembre.

Vous ne faites que de bonnes actions, monsieur, vous protégez l’innocence des Calas contre un scélérat ; et vous mariez mademoiselle votre fille à un bon gentilhomme. J’espère que vous aurez des petits-fils qui seront bons serviteurs du roi, et bons philosophes comme vous. C’est bien dommage que nos terres soient si loin des vôtres : nous vous donnerions la comédie pour les noces. Permettez-moi de présenter mes respects à madame votre femme et à monsieur votre frère. Tout ce qui a eu le bonheur de vous voir à Ferney vous fait les plus tendres compliments.


6115. — À M.  LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[2].
Ferney, 20 septembre.

Vous auriez bien dû, monsieur, venir passer vos trois mois de retraite chez moi ; vous m’auriez consolé de ma vieillesse et de mes souffrances, et j’aurais fait mon possible pour vous consoler de vos chagrins. Mais vous avez trouvé dans vous-même, dans votre philosophie, dans votre goût pour la littérature, des ressources plus sûres qu’on ne pourrait vous en présenter. Le sujet de votre peine n’était d’ailleurs qu’un malheur très-commun aux gens heureux, et c’est un malheur que vous avez peut-être déjà réparé. Ceux qui perdent ont possédé. Pour moi, il y a longtemps que j’ai le malheur de n’avoir rien à perdre.

Je n’ai jamais reçu les traductions de M. Cesarotti ; mais son nom m’est fort connu, et je sais que c’est un homme digne de votre amitié. Si vous voulez bien, monsieur, l’assurer de ma respectueuse estime, lorsque vous lui écrirez, ce sera une nouvelle obligation que je vous aurai. Vous savez combien je vous suis tendrement attaché pour le reste de ma vie.


6116. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
21 septembre.

Mes divins anges, tout le monde croit que j’ai bien du crédit dans votre cour céleste ; tout le monde demande la place de

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.