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6104. — À M.  BEAUMONT-JACOB[1].
À Ferney, 3 septembre.

Je prends la liberté, monsieur, d’être très-fâché contre vous ; M. Bernouilli a dîné à Sacconex, au lieu de me faire l’honneur de dîner chez moi. Cela n’est pas bien ; il doit savoir combien je respecte son nom.

J’accepte, monsieur, la proposition que vous me faites. Vous pouvez garder quinze mille livres, et, à l’égard des dix louis légers, vous pouvez me les envoyer avec l’appoint, jusqu’à concurrence de deux cent quatre-vingt-onze livres à votre loisir ; et les quinze mille livres net vous resteront aux conditions que vous proposez. Quand j’aurai besoin d’argent, je vous en demanderai.

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement, monsieur, etc.


6105. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
4 septembre.

Premièrement, mes divins anges sauront que c’est la chose du monde la plus aisée d’envoyer au suppliant un paquet de vers contre-signé ;

Secondement, que je renverrai sur-le-champ en droiture, à M. le duc de Praslin, la pièce entière dûment corrigée, avec la préface honnête et modeste du petit ex-jésuite ; et si mes anges sont contents, ils remettront le tout à Lekain, qui saisira le temps le plus favorable pour imprimer l’ouvrage à son profit, supposé qu’il puisse y avoir du profit, et que le public ne soit pas lassé de tant d’œuvres dramatiques ;

Troisièmement, mes anges me permettront-ils de leur présenter la pancarte ci-jointe ? M. Fabry, dont il est question, a rendu en effet des services, en réglant les limites de la France, de la Suisse, et de Genève. Si mes anges ont la bonté de m’assurer des intentions favorables de M. le duc de Praslin, je serai bien content, et je ferai grand plaisir à M. Fabry.

Notre résident se porte mieux, mais M. Tronchin ne croit pas qu’il en réchappe ; il peut se tromper, tout grand médecin qu’il est. Vingt personnes demandent déjà cette place.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.