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savoir des nouvelles de Mlle  Clairon, et le roi tout le premier. » Voici ma réponse[1] :

« Elle est partie aussi malade que regrettée et honorée, couchée dans son carrosse, et soutenue par son courage. M. Tronchin ne répond pas de sa vie si elle remonte sur le théâtre. Elle lui a dit qu’elle serait forcée d’obéir à ses ordonnances ; mais que toutes les fois que le roi voudrait l’entendre, elle ferait comme tous ses autres sujets, qu’elle hasarderait sa vie pour lui plaire. »

Vous voyez, mademoiselle, que j’ai dit la vérité toute pure, sans rien ajouter ni diminuer.

Permettez-moi de présenter mes respects au plus aimable des Français et au plus aimable des Russes[2].

Nous nous entretenons de vous à Ferney, nous vous aimons de tout notre cœur, et en cela nous n’avons d’avantage sur personne. J’ai par-dessus les autres le sentiment de la reconnaissance. Nous ne nous flattons pas de vous avoir une seconde obligation. Vous êtes pour moi le phénix qu’on ne voyait qu’une fois en sa vie.

Vous êtes au-dessus des formules de lettres.


6101. — À M.  BEAUMONT-JACOB[3].
À Ferney, 31 auguste.

J’ai été un peu malade, monsieur, et je n’ai pu avoir l’honneur de vous remercier des offres obligeantes que vous voulez bien me faire. Je vous supplie de donner à M. Gabriel Cramer l’argent de mes lettres de change. Il doit arriver de Bâle par la messagerie un group à mon adresse. Je vous supplie de vouloir bien le faire retirer chez M. Astruc, directeur du coche de Suisse. J’en ferai l’emploi que vous jugerez le plus convenable. J’ai l’honneur d’être, monsieur, etc.


6102. — À M.  DE CIDEVILLE.
À Ferney, 31 auguste.

Mon cher et ancien ami, j’ai pensé comme l’Académie de Rouen ; j’ai trouvé les conquérants normands très-bien chan-

  1. Lettre 6097.
  2. Ils sont nommés dans la lettre 6108.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.