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ANNÉE 1766.

Adieu, mon cher et ancien ami, le seul orthodoxe du bon goût, et le seul en qui je crois.

À sept heures du soir.

Je viens de relire les deux lettres : il n’y a pas sous le ciel une plus grande étourderie. Je ne m’étais point aperçue que vous jurez que la lettre à Jean-Jacques n’est pas de vous. Je devrais recommencer ma lettre, mais je n’en ferai rien ; je me contente de rétracter ce que j’ai dit sur la perte du goût. Je trouve que vous avez de bons imitateurs, et quoique je susse à la seconde lecture que cette lettre n’était pas de vous, je ne l’en ai pas trouvée moins bonne ; dites-moi si j’ai tort.


6574. — À M. DAMILAVILLE.
17 novembre.

Mon cher ami, l’avocat de Besançon, auteur du Commentaire des Délits et des Peines[1], vous en envoie deux exemplaires par cette poste. J’y joins deux Lettres à M. Hume.

Je vous supplie de vouloir bien mettre à la page 8 des Certificats un et au lieu des ni[2]. Il faut : « Que le prétendu recueil de nos lettres, et un autre recueil, ne sont, etc. »

Cette déclaration, mon cher ami, n’est que pour les journaux, et surtout pour les journaux étrangers. Je vous demande en grâce d’en faire tenir un exemplaire au directeur du Journal de Bouillon, avec contre-seing, en mettant au bas de la page 8 qu’il est supplié de corriger la faute indiquée.

On dit que c’est Marc-Michel Rey, éditeur de Jean-Jacques, qui a imprimé le Recueil Nécessaire[3]. Cela est très-vraisemblable, puisqu’on y trouve une partie du Vicaire savoyard. Je n’ai pas vérifié si la traduction de milord Bolingbroke est fidèle. Les vrais philosophes, mon cher ami, ne font point de pareils ouvrages : ils respectent la religion autant qu’ils chérissent le roi.

Tout ceci est en réponse à votre lettre du 10 novembre. Dites à Mme de Beaumont que je serai le plus attaché de leurs serviteurs jusqu’au dernier moment de ma vie.

J’ai éclairci avec M. de La Borde la méprise du petit paquet qui vous est parvenue[4].

  1. Ouvrage de Voltaire, voyez tome XXV, page 539.
  2. Cette faute a été corrigée (voyez tome XXV, page 585) ; elle était à la page 136 du Journal encyclopédique, du 15 novembre 1766.
  3. Voyez une note sur la lettre 6473.
  4. Voyez lettre 6543.