Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/506

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

attaché ; quoique vous ayez eu la cruauté de m’écrire que vous étiez avec respect, j’ai la justice, moi, d’être avec respect, et malgré cela avec sincérité, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voulez-vous mieux, monsieur, avoir la bonté de me mettre aux pieds de Son Excellence ? M. Thomas ne sera-t-il pas de l’Académie ?


6571. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 10 novembre.

J’ose supplier, monsieur, Son Excellence, ou vous, de vouloir bien mettre dans vos paquets de la cour ces deux guérillas[1] que MM. les ducs de Choiseul et de Praslin m’ont demandées.

Dites-moi, je vous en prie, ce qu’on pense de Jean-Jacques à Genève. Les vingt-cinq perruques sont assurément sur des têtes de travers, si elles pensent que je suis enrôlé contre elles dans le régiment de Rousseau. Ces messieurs-là connaissent bien mal leur monde, et sont bien maladroits.

M. Thomas, Dieu merci, a tous les suffrages. Donnez-moi ici le vôtre, et traitez avec amitié votre très-humble obéissant serviteur.

Voltaire.

6572. — À M. DAMILAVILLE.
12 novembre.

Vous devez déjà avoir reçu, mon très-cher ami, la lettre[2] par laquelle je vous mandais que le petit ballot était parvenu à M. Boursier, par la messagerie de Lyon à Genève. Tout arrive, n’en doutez pas ; et il n’y a point de pays où le public soit mieux servi qu’en France. Tout le mal venait, comme je vous l’ai dit, de ce qu’on avait mis l’adresse à Genève, au lieu de la mettre à Meyrin, et qu’on n’avait pas envoyé de lettre d’avis pour Genève : sans ces précautions, on court les risques d’un grand retardement.

Je vous ai mandé combien la lettre de M. Tonpla[3] avait attendri M. Boursier. Je vous répète qu’il est bon de s’assurer de la personne[4] dont on semble trop se défier. Je vous répète que

  1. La tragédie des Scythes et la Lettre à M. Hume.
  2. C’est le n° 6565.
  3. Diderot. C’est la lettre 6441.
  4. Le roi de Prusse.