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ANNÉE 1766.

Dites-moi, je vous en prie, des nouvelles de Mlle Durancy. On est toujours fou d’Olympie à Genève, ou la joue tous les jours. Le bûcher tourne la tête ; il y avait beaucoup moins de monde au bûcher de Servet, quand vingt-cinq faquins le firent brûler.

Je me mets au bout de vos ailes.


6569. — À M. DAMILAVILLE.
8 novembre.

Permettez, mon cher monsieur, que je vous adresse cette lettre[1] pour M. d’Alembert, de l’Académie des sciences, dont j’ignore la demeure.

Nous sommes toujours, ma femme[2] et moi, très-inquiets de votre santé, M. Coladon voudrait savoir si vous vous trouvez bien des remèdes qu’il vous a fournis.

Je vous envoie un exemplaire de la Lettre de M. de Voltaire à M. Hume[3]. Nos citoyens reviennent furieusement sur le compte de J.-J. Rousseau ; on le regarde comme un fou et comme un monstre. Ce sera la seule réputation qui lui restera.

J’ai l’honneur d’être très-cordialement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Jean Boursier.

6570. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 8 novembre.

Je donnai, monsieur, ces jours passés, à ma nièce, un petit memorandum[4], pour la faire souvenir de vous demander une petite grâce dont j’avais besoin. Il s’agissait de vérifier une date : au lieu de vous prier de vouloir bien lui dire la date qu’elle aurait pu oublier, elle vous laissera mon petit billet. Je ne voulais que savoir précisément la date des lettres de Venise que vous avez entre les mains ; c’est vous qui aviez eu la bonté de m’en procurer une copie ; je l’ai prêtée, et on ne me l’a pas encore rendue. Au moins, Mme Denis vous a dit combien je vous suis

  1. Elle est perdue ou inédite.
  2. Cette expression désigne Mme Denis.
  3. Voyez tome XXVI, page 29.
  4. Ce mémorandum était une note ainsi conçue : « Mille tendres respects à M. le chevalier de Taulès. « Les Lettres de Venise de Jean-Jacques. »