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solation de votre société, il faut au moins que ma famille en jouisse.

Informez-vous, je vous prie, de ce qu’est devenu le paquet de Meyrin. Ne l’aurait-on pas fait partir par les rouliers, au lieu de le mettre à la diligence ? Délivrez-moi de cette inquiétude.

On annonce un livre qui me tente ; il est intitulé Recherches des découvertes attribuées aux modernes[1]. Envoyez-le moi, je vous prie, s’il en vaut la peine.

Voulez-vous bien faire dire à Merlin qu’il se prépare à payer, au commencement de l’année prochaine, les mille livres qu’il doit à son correspondant de Genève ? Ces mille livres appartiennent au sieur Wagnière. Merlin en devait payer cinq cents au mois de juin passé. J’en ai le billet ; je le chercherai quand je me porterai mieux, et je vous l’enverrai.

Bonsoir, mon cher ami. Voici une lettre[2] que je vous prie de faire remettre chez M. Élie de Beaumont.

Renvoyez-moi donc les lettres de Jean-Jacques.


6552. — À M. GIUSEPPE COLPANI[3],
À BRESCIA.
29 octobre 1766, au château de Ferney.

· · · · · Vejanius armis
Herculis ad postem fixis latet abditus agro.

Et moi, monsieur, je dis : Périt abditus agro. Je perds la vue, je perdrai bientôt la vie ; je n’ai pu lire qu’avec une extrême peine vos beaux vers, et lorsque enfin je les ai déchiffrés, j’ai admiré, mais j’ai rougi, honteux de mériter si peu vos éloges, plus honteux encore de n’y répondre que par cette malheureuse prose que je suis obligé de dicter, mais pénétré d’estime pour votre mérite, et de reconnaissance pour vos bontés ; tout ce que je puis faire, c’est de vous assurer que vous me serez cher jusqu’au dernier moment de ma vie ; je vous remercie, je vous embrasse, et je suis du fond de mon cœur, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
  1. Recherches sur l’origine des découvertes attribuées aux modernes, par Dutens, 1766, deux volumes in-8o, réimprimés en 1776, 1812.
  2. Elle manque.
  3. Même source que la lettre 6225.