Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/437

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
427
ANNÉE 1766.

rais ma bénédiction. Vous êtes dans la ville de l’esprit et des talents, vous y trouverez tous les encouragements possibles. Je ne puis applaudir que de loin à vos travaux littéraires ; j’en serais l’heureux témoin si mon âge et mes maladies me permettaient d’aller à Dijon.

Agréez mes remerciements, et les sentiments d’estime avec lesquels j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre, etc.


6501. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
Dimanche matin, 14 septembre.

Si j’existais, monsieur, vous savez que je passerais une partie de mes jours à faire ma cour à Son Excellence, et à tâcher de mériter votre amitié. Je n’ai plus qu’une demi-existence tout au plus. Vous, monsieur, qui avez un corps digne de votre âme, vous qui pouvez faire tout ce que vous voulez, je vous demande en grâce que vous vouliez dîner à Ferney le jour où vous serez le moins occupé. J’ai reçu une lettre charmante qui était, je crois, dans le paquet de monsieur l’ambassadeur.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

P. S. Le plus tôt que je pourrai avoir l’honneur de vous parler sera le mieux.


6502. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
À Ferney, 15 septembre.

Quand j’eus l’honneur d’écrire[1] à mon héros, par Mme de Saint-Julien, j’étais bien triste, bien indigne de lui ; mais il n’y avait que deux jours qu’elle était à Ferney ; elle y resta encore quelque temps, et elle adoucit mes mœurs. Ne trouvez-vous pas que Mme de Saint-Julien a quelque chose de Mme du Châtelet ? Elle en a l’éloquence, l’enfantillage, et la bonté, avec un peu de sa physionomie. Je la prends pour ma patronne auprès de vous. Il faut qu’elle s’unisse à moi pour obtenir votre protection en faveur d’une famille de vos anciens sujets. En vérité, ces d’Espinas, pour qui je vous ai présenté un mémoire[2], sont dignes de

  1. C’est la lettre 6464.
  2. Voyez le P. S. de la lettre 6464.