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médecins qui l’ont tué n’ont songé qu’à leur réputation et qu’à faire une expérience. Le mauvais régime a achevé ce que ces indignes médecins avaient commencé. Heureux qui n’a point affaire avec ces messieurs-là ! La sobriété peut contribuer beaucoup à nous empêcher de tomber entre leurs mains.

Nos amis vous prient de nous envoyer votre sentiment sur la manufacture qu’on veut établir.

Savez-vous que les médiateurs de Genève ont donné une déclaration publique dans laquelle ils certifient que Rousseau est un infâme calomniateur ? Voilà la qualification qu’il reçoit à la fois de la France et des deux cantons suisses[1]. Ne trouvez-vous pas que le petit Jean-Jacques devient tous les jours un important personnage ? Son orgueil sera un peu humilié. Il serait bien plus fâché s’il savait à quel point ses ouvrages tombent tous les jours dans le décri.

Vos amis vous font les plus tendres compliments.

Votre très-humble, etc.


Boursier et compagnie.

6443. — À M. RIBOTTE[2].
4 auguste 1766.

Il y a environ six semaines qu’on adressa à M. Ribotte, par la diligence de Lyon, un paquet roulé en toile cirée, contenant le tableau, des estampes, des livres. Il est prié de vouloir bien en accuser la réception.

Est-il informé de la boucherie d’Abbeville ? Sait-il que l’on brûle les hommes en Picardie pour n’avoir pas ôté leur chapeau quand la procession passe ? Il y a grande apparence qu’on deviendra bientôt anthropophage, tant les mœurs se perfectionnent.


6444. — À M. DAMILAVILLE.
4 auguste.

J’ai communiqué à votre ami votre lettre du 28. Je vous ai écrit par nos correspondants de Lyon. Nous attendons, monsieur, des lettres d’Allemagne pour l’établissement en question. Je suis

  1. voyez page 198, et ci-après lettre 6454.
  2. Bulletin de la Société de l’histoire du Protestantisme français ; Paris, 1856, page 245.