Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si, avant que vous ayez commencé l’impression, il m’envoie quelques additions ou corrections, je vous les ferai tenir sur-le-champ. Si la police vous fait quelques difficultés, vous n’avez qu’à me mander quels articles il faut corriger, et mon ami les réformera sans peine.

À l’égard de votre autre entreprise[1], je m’en rapporte à votre prudence ; vous ne compromettrez ni vous ni personne. On vous fera tenir incessamment les additions aux petits chapitres. Si on avait eu l’honneur de vous connaître plus tôt, on se serait mis entre vos mains pour tout le reste. Je compte sur votre amitié, et je vous prie d’être persuadé de la mienne.


6399. — DE M. HENNIN[2].

Je viens, monsieur, de m’informer de l’arrivée du prince ; personne n’en a de nouvelles positives. Mon dessein est bien de vous tenir la parole que je lui ai donnée d’aller à Ferney le jour où vous le recevrez. Quant au général des Cosaques, que vous verrez aujourd’hui, bien qu’il soit un des plus honnêtes gens de l’empire russe, je vous prie de me dispenser d’aller dîner avec lui. Je vous en dirai les raisons. Pardon de mon laconisme. Mes respects à vos dames, je ne peux pas vous répondre pour M. de Taulés ; mais j’espère qu’il pourra m’accompagner lorsque le prince ira à Ferney.


6400. — À M. HENNIN.
Mercredi matin à 8 heures, à Ferney (… juillet 1766).

Figurez-vous donc, monsieur, qu’hier mardi M. le prince de Brunswick m’écrit qu’il viendra se reposer de ses fatigues dans mon ermitage. Je lui propose d’y venir manger du lait et des œufs frais, et de renoncer ce jour-là au monde et à ses pompes. Et sur ce que vous m’aviez mandé des pompes, je vous prie de vouloir bien venir avec M. de Taulès pour me bouillir du lait. Point du tout, ne voilà-t-il pas que ce jeune héros me mande qu’il engagé pour des crevailles avec monsieur l’ambassadeur, et qu’il ne viendra que demain ! Je n’ose plus supplier Son Excellence de venir faire pénitence de ses excès à la campagne. Qu’il se crève, qu’il se damne, qu’il fasse tout ce qu’il voudra ; il est le maître, je suis à ses ordres et aux vôtres. Faites-moi la grâce d’instruire un pauvre vieux ermite de vos marches et de vos plaisirs.

  1. Le Recueil.
  2. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. hennin, Paris, 1825.