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CORRESPONDANCE.

fond secret qu’on exige de moi, mais, en cas que l’ouvrage se vendît, il faudrait faire un petit présent d’une quinzaine de louis d’or à un comédien[1] qu’on vous indiquerait, et en donner trois ou quatre autres à une personne qu’on vous indiquerait encore.

Ne doutez pas, monsieur, de mon empressement à vous marquer, dans toutes les occasions, les sentiments dont je suis pénétré pour vous.


6335. — À MADAME LA DUCHESSE DE GRAMMONT.
À Ferney, près de Genève, 5 mai.

Madame, votre département dans le ministère est toujours de faire du bien. Je ne puis vous séparer de monsieur le duc, votre frère.

Souffrez donc que je vous supplie, madame, de lire cette lettre[2], qui n’est point une lettre du bureau des affaires étrangères, mais du bureau des bienfaits. J’ose vous prier de la lui faire lire quand il ne travaille point, supposé qu’il y ait de tels moments.

Soyez toujours ma protectrice auprès de mon protecteur.

Nous sommes à vos pieds, Marie Corneille et moi, son vieux père adoptif.

Agréez, madame, le profond respect et la reconnaissance de votre très-humble, très-obéissant et très-obligé serviteur.


Voltaire.

6336. — À M.  GIUSEPPE COLPANI[3],
à brescia.
6 mai 1766, au château de Ferney, par Genève.

Monsieur, j’ose vous dire que personne n’est plus en état que moi de juger les dialogues des morts, attendu que je serai bientôt de leur nombre, et que, me faisant actuellement construire un petit sépulcre, je suis à portée d’entendre ce que ces messieurs disent là-bas. Ils n’auront jamais tant d’esprit que vous leur en donnez. Pour le peu que j’ai encore de vie je vous remercie des

  1. Lekain.
  2. Cette lettre au duc de Choiseul manque.
  3. Même source que la lettre 6225.