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jouer à son père. Elle est d’ailleurs fort contente de notre musique, de nos danses, et de tous les arts de nouvelle invention ; et elle trouve que les Français ont beaucoup d’esprit, quoiqu’ils n’aient pas de Cicéron.

J’ai écrit à M.  Fauche[1]. Voilà, monsieur, les seules choses dont je puisse vous rendre compte pour le présent.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Boursier[2].

6221. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[3].
6 janvier.

Mes divins anges, j’ai réfléchi que quelque chanoine de Sainte Geneviève pourrait trouver mauvais qu’on dît que sa sainte n’est pas la protectrice de la France. Il est vrai qu’elle n’est que la patronne de Paris : mais enfin, je ne veux me brouiller avec personne. Voici donc la pièce corrigée que j’ai l’honneur de vous envoyer. Vous m’avouerez que l’auteur de la Henriade n’a pas dû apprendre la nouvelle des cierges portés à la statue d’Henri IV, sans que le cœur lui ait palpité.

Voici un petit imprimé suisse[4] pour vous réjouir, et vous y verrez que le conseil genevois ne doit point du tout être alarmé de ces plaisanteries. Respect et tendresse.


6222. — À M. HENNIN.
À Ferney, 7 janvier.

S’il y a, monsieur, des tracasseries de prose dans la parvulissime, il y a aussi des tracasseries de vers. Père Adam, qui dit

  1. Libraire du Neuchâtel, en Suisse, de la négligence duquel Voltaire se plaint encore dans ses lettres 6232 et 6246.
  2. C’était un des noms que prenait Voltaire, pour dérouter ses ennemis ; voyez une note sur la lettre 6031, tome XLIII, page 365. Boursier était un prêtre janséniste auquel il a donné un article dans son Siècle de Louis XIV ; voyez tome XIV, page 46.

    — Quant à M.  Boursier, prétendu citoyen de Genève et commerçant, demeurant dans les Rues-Basses, je le crois propre frère de M.  l’abbé Bazin, de M. Covelle, de Beaudinet, de M.  le proposant Théro, et d’une foule d’autres braves gens. Si vous savez bien votre catéchisme indien, vous devez dire au bout des doigts les quarante-huit métamorphoses de Visnou. Je crois que celles du patriarche sont plus nombreuses. (Note de Grimm.)

  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. La Lettre curieuse de Robert Covelle.