parler en faveur d’un homme que vous aimez : le nom d’un pareil avocat fera bien de l’honneur à son client.
Vous savez avec quels sentiments je vous suis dévoué pour toute ma vie.
Il y a des gens, mademoiselle, qui sont aussi curieux de voir ce qu’on vous écrit que le public l’est de vous entendre. Je confie ce petit billet à M. Cramer, qui vous le fera tenir par une voie sûre. M. le comte de Valbelle, que j’ai ou l’honneur de recevoir dans ma petite retraite, a pu vous instruire de l’intérêt extrême que je prends à tout ce qui vous regarde.
S’il est vrai qu’une dame de vos amies vienne à Genève pour sa santé, je me flatte que vous l’engagerez à prendre à la campagne le même appartement que M. de Valbelle a bien voulu occuper. Vous ne trouverez dans cette maison que des partisans, des admirateurs, et des amis. On y honore les beaux-arts, et surtout le vôtre ; on y déteste ceux qui en sont les ennemis : c’est un temple où l’encens fume pour vous.
Il est vrai que ce temple est un peu bouleversé par des maçons qui s’en sont emparés ; mais votre nom est parvenu jusqu’à eux, et ils disent qu’ils ne vous feront point de bruit.
J’ai reçu, mon cher ami, votre lettre pour le docteur Tronchin. Les autres ont été reçues en leur temps. M. Tronchin vous assure de son amitié et de son zèle ; il dit que vous devez continuer le régime qu’il vous a prescrit. Pour moi, mon principal régime est la patience, et la résignation aux ordres immuables de la nature. J’ai assez vécu pour savoir qu’il y a bien peu de choses à regretter. S’il est possible que le soin que vous devez à votre santé vous conduise à Genève, et que j’aie le plaisir de vous embrasser et de vous ouvrir mon cœur, je croirai la fin de ma vie très-heureuse. Je n’ai rien de nouveau touchant l’ordonnance du parlement de Toulouse. Il est à croire que les Sirven seront réduits à envoyer à M. de Beaumont une protestation contre le refus de délivrer cette ordonnance et les autres pièces