C’est à la page 13 : « Celui que tu appelles le héros du parti philosophiste était le fils du comte Shaftesbury. »
Mettez[1] à la place de ces mots : « Celui que tu appelles le héros du parti philosophiste était petit-fils du comte Shaftesbury, grand chancelier d’Angleterre. Le grand-père n’était qu’un politique, le petit-fils était un philosophe », etc.
Pour mieux faire et pour vous épargner de la peine, mon cher frère, voici un exemplaire corrigé.
On m’envoie de Languedoc cette chanson, sur l’air de l’inconnu :
Simon Lefranc, qui toujours se rengorge.
Traduit en vers tout le Vieux Testament.
Simon les forge
Très-durement ;
Mais pour la prose écrite horriblement,
Simon le cède à son puîné Jean-George.
Cependant on me mande aussi de Paris que l’édition publique de la Lettre du Quaker pourrait faire grand tort à la bonne cause : que les doutes proposés à Jean-George sur une douzaine de questions absurdes rejaillissent également contre la doctrine et contre l’endoctrineur ; que le ridicule tombe autant sur les mystères que sur le prélat ; qu’il suffit du moindre Gauchat, du moindre Chaumeix, du moindre polisson orthodoxe, pour faire naître un réquisitoire de maître Omer ; que cet esclandre ferait grand tort à la Tolérance ; qu’il ne faut pas sacrifier un bel habit pour un ruban ; que ces ouvrages sont faits pour les adeptes, et non pour la multitude.
C’est à mon très-cher frère à peser mûrement ces raisons. Je me souviens d’un petit bossu qui vendait autrefois des Meslier sous le manteau ; mais il connaissait son monde, et n’en vendait qu’aux amateurs.
Enfin je me repose toujours sur le zèle éclairé de mon frère ; nous parviendrons infailliblement au point où nous voulions arriver, qui est d’ôter tout crédit aux fanatiques dans l’esprit des honnêtes gens : c’est bien assez, et c’est tout ce qu’on peut raison-
- ↑ C’est ce qui a été fait depuis longtemps ; voyez tome XXV, page 12.