Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avez-vous reçu une Tolérance ? C’est un ouvrage pour les frères, et on croit que cette petite semence de moutarde produira beaucoup de fruit un jour : car tous savez que la moutarde et le royaume des cieux, c’est tout un[1].

Eh bien ! que font les parlements ? veulent-ils faire renaître le temps de la Fronde ? ont-ils le diable au corps ? Mais ce ne sont pas là nos affaires ; notre grande affaire est d’écr. l’inf…

N. B. Ne pourriez-vous pas faire tenir adroitement un Quaker à Merlin ou à Cailleau ? Il pourrait imprimer icelui. Il est sûr qu’il faut écr. l’inf…, mais sans se compromettre.


5469. — À M.  BERTRAND.
3 décembre.

Je vais saisir, mon cher philosophe, une occasion d’écrire à monseigneur l’électeur palatin[2] comme vous le désirez. Je souhaite autant que vous le succès de cette petite négociation. N’a-t-on pas imprimé à Berne les huit dissertations de M. Schmitt[3], qui lui ont valu huit couronnes ? Je vous supplie de présenter mes respects et mes remerciements à votre Société d’agriculture, qui a daigné m’admettre dans son corps. Mon potager mérite cette place, si je ne la mérite pas. Je mange au milieu de l’hiver les meilleurs artichauts et tous les meilleurs légumes. Je défriche et je plante ; mais je vous assure que ces expériences de physique sont très-chères. Le vrai secret pour améliorer sa terre, c’est d’y dépenser beaucoup.

Présentez toujours, je vous prie, mes tendres respects à M. et Mme  de Freudenreich, et me conservez votre amitié. V.


5470. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
4 décembre.

J’avais déjà écrit à Marmontel[4] avant que Mme  Denis eût reçu la lettre du 25 novembre, et voici ce qui m’est arrivé.

Marmontel m’ayant mandé que M. Thomas s’était désisté en sa faveur, je ne doutai pas qu’il n’eût l’obligation de ce désiste-

  1. Matthieu, xiii, 31.
  2. Cette lettre est perdue.
  3. Ou plutôt Schmidt (Frédéric-Samuel), né en 1737, mort le 11 mars 1796. Grimm en parle dans sa Correspondance, à la date du 15 juillet 1766.
  4. Voyez la lettre 5466.