Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/462

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

garde de Genève. Il assure M. Fabry de ses très-humbles obéissances.

C’est à l’homme qui apporta hier la lettre de. M. Fabry que le susdit parla.

N. B. On apprend dans le moment, par la déposition de deux personnes, qu’on a vu passer ce matin, vers les trois heures, une troupe de contrebandiers à cheval avec une femme. Ils allaient par Collex, Ferney, au Mandement.

Cependant les employés ont été reconnaître le lieu, ont couru de tous côtés, et n’ont point reconnu de piste.


5903. — À M.  FABRY[1].
29, au soir.

On ne sait plus, monsieur, comment la vérité est faite. Claude Durand, assez gros laboureur de Ferney, prétend avoir vu passer aujourd’hui, à cinq heures du matin, quatre-vingts contrebandiers, dont l’un lui a demandé le chemin du Mandement. Ce ne serait pas la première fois qu’ils auraient passé par Ferney. On prétend que cette troupe est conduite par la sœur de Mandrin. Si cela est, il paraît qu’il faudrait avoir un bataillon à Gex.

Pourriez-vous avoir la bonté devenir dîner à Fernev, et me donner vos ordres ?

Votre très-humble obéissant serviteur.


Volt.

5904. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
30 janvier.

Mon divin ange, vous êtes donc aussi l’ange gardien de M. de Moultou ; je parle du fils, car, pour le père, je crois que sa vessie lui jouera bientôt un mauvais tour, et qu’il comparaîtra devant les anges de là-haut. Le fils a le malheur d’être ministre du saint Évangile dans le tripot de Genève ; c’est son seul défaut. Mme  la duchesse d’Enville doit certifier à M. le duc de Praslin que mon petit Moultou est très-philosophe et très-aimable, et point du tout prêtre. Il compte même, en partant de Genève, remercier les pédants ses confrères, et renoncer au plus sot des ministères.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.