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Les Lettres de Henri IV[1] que vous m’envoyez, sont conformes à mon manuscrit. Elles sont très-curieuses, et figureront à merveille dans l’histoire de ce monde.

Le plat libelliste[2] qui se déchaîne contre cette histoire ne ressemble guère à un docteur de Sorbonne ; il a tout l’air d’un Patouillet et d’un Caveyrac, Comment ce cuistre aurait-il imprimé sa guenille à Avignon ? comment un sorboniqueur aurait-il pris le parti du jésuite Daniel ? En tout cas, si on lit le libelle, tout ce qui concerne les faits mérite une réponse, et elle est faite. Si on ne lit pas, ma réponse est inutile.

Nous avons joué le Droit du Seigneur, et très-bien, et en bonne compagnie. Vous devriez vous remuer, si vous pouvez, pour le faire jouer à Paris, Je voudrais que vous m’eussiez vu faire le bailli et le prêtre, car j’ai été hiérophante dans Olympie. Cette dernière pièce m’a plus coûté à faire qu’à jouer, et l’ouvrage de six jours est devenu l’ouvrage d’une année entière. On la représentera à Paris quand M. d’Argental le décidera : je ne suis pas pressé.

Les Cramer impriment à présent le second volume de Pierre le Grand, sans oublier Pierre Corneille, Je vous dis toutes les nouvelles de l’école. S’il y en a de Paris, souvenez-vous de votre frère.

Mme Denis et Cornélie-Chiffon vous font mille compliments. Je vous prie instamment de m’envoyer une note des petits déboursés que mon frère Damilaville a bien voulu faire pour moi. Je me flatte que Dieu vous a fait la grâce de placer en bonnes mains les choses édifiantes dont vous étiez chargé en partant du pays des infidèles.

Ne soyez ni paresseux ni tiède.


3452. — À M. DAMILAVILLE.
9 novembre.

Voici ce qu’on a donné à un frère pour amuser les frères[3]. Ne citons jamais aucun frère ; vivons unis en Platon, en Bayle. en Marc-Antoine, et surtout ècr. l’inf…

  1. Ce sont celles qui sont tome XII, pages 563 et suiv.
  2. Nonotte, auteur des Erreurs de Voltaire ; voyez tome XXIV, page 483.
  3. Ce doit être l’Instruction de l’humble évêque d’Alétopolis.