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5448. — À M. DAMILAVILLE.

Autre importunité pour cher frère.

Autre petit mémoire pour M. Mariette, dans mon affaire contre la sainte Église.

Il y a pour mon cher frère un paquet chez M. d’Argental. La vigne se cultive. Écr. l’inf…


5449. — À M. COLINI.
À Ferney, 7 novembre.

Mon cher ami, je suis actuellement très-affligé des yeux. On n’a pas soixante-dix ans impunément dans un pays de montagnes. L’honneur dont vous me dites que Son Altesse électorale pourrait me gratifier serait une consolation pour moi dans ma chétive vieillesse ; je serais plus flatté du titre de votre confrère que d’aucun autres[1]. Je vous supplie de présenter mon profond respect et ma reconnaissance à monseigneur l’électeur. Je lui ai écrit[2] pour lui dire combien j’admire son établissement, mais je n’ai pas osé lui demander d’en être.

L’édition de Pierre Corneille, dont j’ai été obligé de corriger toutes les épreuves pendant deux années, m’a retenu indispensablement à Ferney et aux Délices. Ce travail assidu, qui n’a pas été le seul, n’a pas peu contribué à la fluxion horrible que j’ai sur les yeux. Mon cher ami, quoi qu’en dise Cicéron, de Senectute, la fin de la vie est toujours un peu triste. Je vous embrasse.


5450. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
7 novembre.

Il ne s’agit pas tous les jours, mes divins anges, de conspirations et d’assassinats. Je mets pour cette fois à l’écart les Grecs et les Romains, et je ne songe qu’aux dîmes.

Voici une lettre de monsieur le premier président du parlement de Bourgogne, qui sans doute est conforme à celle qu’il a écrite à M. le duc de Praslin. J’ignore s’il est convenable que le

  1. Je lui avais mandé que l’électeur venait d’établir à Manheim une académie des sciences, et que ce souverain désirait qu’il en fût membre honoraire. Son Altesse électorale avait daigné m’y admettre. (Note de Colini.)
  2. Cette lettre est perdue.