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l’esprit de parti avait tenu la plume, et que cette idée ne fît tort à la cause des Calas. Peut-être l’ouvrage n’est-il pas indigne d’être lu par un homme d’État. J’aurai l’honneur de vous le faire tenir dans quelques jours,

Il y a aussi une petite brochure qui sert de supplément à l’Histoire universelle[1]. Il y aurait de l’indiscrétion à vous l’envoyer par la poste, et je ne prendrai cette liberté que sur un ordre précis.

Voilà pour tout ce qui regarde le département de la prose. À regard du département des vers, je ne peux rien envoyer qu’en 1764 ; et si je meurs avant ce temps-là, vous serez couché sur mon testament pour un paquet de vers[2].

Je présente mes respects à madame l’ambassadrice, à monsieur votre fils aîné, et à monsieur son cadet.


5441. — À M. DE CHENEVIÈRES[3].
Ferney, 28 octobre.

Vos vers sont bien agréables, mon cher confrère. Je ne mérite pas la place que vous me donnez sur le Parnasse ; mais j’en mérite assurément une dans votre cœur par les sentiments que je conserverai pour vous toute ma vie. Je me flatte que la perte que Mlle Fel a pu faire n’est point du tout considérable, et que M. de La Borde, qui a bien voulu prendre soin de sa fortune, l’aura empêchée de mettre tous ses œufs dans le panier de ce…, qui passait depuis quelque temps pour un panier percé.

Divertissez-vous à Fontainebleau. Maman Denis, qui n’écrit guère, vous fait ses tendres compliments.


5442. — À M. DAMILAVILLE.
29 octobre.

J’ai reçu, mon cher frère, l’inlisible ouvrage du digne frère du sieur Lefranc de Pompignan : je sais bien qu’il ne mérite pas de réponse ; cependant on m’assure qu’on en fera une qui

  1. Remarques pour servir de supplément à l’Essai sur l’Histoire générale, etc., 1763, in-8o ; voyez tome XXIV, page 543.
  2. Ce ne fut qu’en 1764 que Voltaire donna le volume intitulé Contes de Guillaume Vadé ; ces contes sont suivis de plusieurs morceaux en prose.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.