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l’Écclésiaste, qu’à me moquer de tout en liberté[1] : ce n’est pas que Jean-George Lefranc n’assure que vous n’avez pas entendu l’Écclésiaste, mais j’en crois plutôt vos commentaires que les siens. Adieu ; je vous embrasse mille et mille fois.


5430. — À M. DAMILAVILLE.
9 octobre.

J’aime tendrement mon frère, parce qu’il n’est point tiède, et qu’il est sage. Voici des brochures qu’on lui adresse de Hollande pour l’abbé de La Rive : il va aussi un exemplaire pour moi, mais je ne l’ai pas encore lu ; je ne sais ce que c’est[2] ; la poste part.


5431. — DU DUC DE PRASLIN.
au premier président de la marche[3].
À Fontainebleau, le 10 octobre 1763.

Je viens, monsieur, de mettre sous les yeux de Sa Majesté une lettre que m’ont écrite les syndics et conseil de la ville de Genève au sujet du nouveau procès que le sieur Ancian, curé de Moëns au pays de Gex, a entamé par-devant le parlement de Bourgogne pour obliger le premier syndic Favre et les héritiers du sieur Ami Lullin indivis avec la république à lui restituer des dîmes et autres droits qu’il prétend lui appartenir. Les Genevois réclament avec raison dans cette circonstance l’exécution des traités par lesquels le roi, ayant été substitué aux titres de souveraineté des ducs de Savoie sur le pays de Gex, s’est engagé à y maintenir dans toute leur intégrité les inféodations précédemment établies par le canton de Berne dans le court espace de temps qu’il en avait été possesseur, et Sa Majesté s’étant fait représenter une lettre écrite par ses ordres en date du 1er novembre 1726, à M. de Berbisey, premier président du parlement de Bourgogne, pour arrêter de semblables prétentions du chapitre de l’Église de Genève, n’a pas jugé devoir en agir différemment aujourd’hui. D’après cette décision, monsieur, j’ai l’honneur de vous informer de sa part que vous ayez à empêcher toute espèce de procédure sur ces matières, et que le parlement de Bourgogne n’admette à l’avenir aucune requête de la part des curés ou autres, sur le fait des dîmes, juridictions, cens et autres droits seigneuriaux que les protestants ont distraits anciennement des biens ecclésiastiques dans le pays de Gex, et qui sont connus actuellement sous le nom de biens inféodés.

J’ai l’honneur d’être avec un parfait attachement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Le duc de Praslin.
  1. C’est le sens du verset 15 du chapitre viii de l’Écclésiaste. (B.)
  2. C’était sans doute l’Instruction pastorale de l’humble évêque d’Alétopolis ; voyez tome XXV, page 1.
  3. Éditeur, Henri Beaune.