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y aura de honte à n’avoir qu’un petit nombre de représentations[1].

Je reviens à la Gazette littéraire. Je m’imagine que les auteurs, en rectifiant les petits mémoires que j’envoie et en y mettant les convenances dont je ne me mêle point, pourront procurer au public des morceaux assez intéressants : j’en prépare un sur des ouvrages qui me sont venus d’Italie. Je cherche partout des morceaux piquants qui puissent réveiller le goût du public ; mais je n’en trouve guère. Le nombre des ouvrages nouveaux sera toujours très-grand, et le nombre des ouvrages intéressants bien petit.

Je vais travailler, si ma pauvre santé me le permet, c’est-à-dire je vais dicter : car je ne peux plus rien faire de mes organes.

Respect et tendresse.


5602. — À MADAME DE BUCHWALD[2].
Au château de Ferney, pays de Gex, 25 mars.

Madame, Son Altesse sérénissime a daigné m’instruire de votre perte et de votre douleur. Elle savait combien je m’intéresse à tout ce qui vous touche. Que ne puis-je, madame, vous offrir quelques consolations ! Mais la plus grande que vous puissiez recevoir est dans le cœur et dans les attentions charmantes de l’auguste princesse auprès de qui vous vivez. Il n’y a point avec elle de douleur qu’on ne supporte : elle adoucit toutes les amertumes de la vie. Comptez que, sans elle, vous seriez le premier objet des regrets que j’ai emportés d’Allemagne. Recevez les sincères respects, madame, d’un laboureur et d’un maçon qui vous sera attaché toute sa vie.


Voltaire.

5603. — À M. DAMILAVILLE.
26 mars.

Vous voyez bien, mon cher frère, que vous aviez conçu trop d’alarmes au sujet de frère Platon ; et qu’un aussi mauvais ouvrage que la Palissotie ne pouvait nuire en aucune manière qu’à

  1. Le théâtre fermait à Pâques.
  2. Voyez tome XXXVIII, page 27.