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anglais comme le bon roi David[1], cela est bien pis que d’être alerte : c’est une scélératesse de libraire. Je ne sais, encore une fois, ce que c’est que ce Caloyer[2] dont on parle ; je vous supplie, mon cher frère, de m’en donner des nouvelles…


5404. — À M. PIERRE ROUSSEAU[3].
11 septembre 1763.

Vous me feriez grand plaisir, monsieur, de m’instruire de l’événement de votre procès. Il est bien extraordinaire que vous en ayez un, et il serait plus étrange encore que vous ne le gagnassiez pas. S’il me tombe sous la main quelque chose qui ne soit pas tout à fait indigne de votre greffe, je ne manquerai pas de vous l’envoyer ; mais il faudrait avoir des contre-signeurs. Je peux vous assurer qu’on a saisi à la poste des livres adressés à un intendant même des postes.

La Lettre de Jean-Jacques à Christophe a été la cause première de cette sévérité, qui est retombée sur les bons catholiques. Comptez sur mon véritable attachement pour vous, et le tout sans cérémonie.


5405. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[4].
11 septembre.

Mes divins anges, j’ignore absolument si on fait une Gazette littéraire. Tous les ouvrages nouveaux faits depuis trois mois en Allemagne, en Angleterre, et en Italie, sont déjà annoncés pour la plupart dans les journaux. Mon travail et ma bonne volonté pourraient bien devenir inutiles. Des paquets de livres doivent être arrivés chez M. le duc de Praslin par Strasbourg et par Londres ; mais qui prend le plus long n’arrive jamais le premier. J’attends les ordres de M. le duc de Praslin sur tout cela.

Souffrez, mes très-chers anges, que je lui présente ici mes très-humbles respects, et recevez les miens.

Comment vont les yeux de M. d’Argental ? Pour moi, je n’en

  1. On a vu dans des lettres précédentes que Voltaire se plaignait de ce que l’on avait mis son nom à une édition de Saül.
  2. Le Cathéchisme de l’Honnête Homme ; voyez tome XXIV, page 523.
  3. L’original est à la Bibliothèque royale de Belgique, sous le n° 11583. — Communiquée par M. F. Brunetiére.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.