Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/551

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai lu les Quatre Saisons du cardinal de Bernis ; c’est une terrible profusion de fleurs. J’aurais voulu que les bouquets eussent été arrangés avec plus de soin ; je jouis pleinement de ce qu’il a chanté. Vous ne savez pas, madame, combien l’on est heureux d’être à la campagne, et peut-être qu’il ne le sait pas non plus.

Je ris aux anges ; c’est-à-dire que je suis rempli pour vous, madame, du plus tendre respect.

Mme Denis, et ma petite famille, qui rit et saute tout le jour, baisent humblement le bout de vos ailes.


5370. — À M. DAMILAVILLE.
13 auguste.

Je prends le parti d’ennuyer mon frère de mes affaires temporelles. Je lui ai rendu compte de mes trois vingtièmes ; c’est un passe-port pour mes paquets, et le cahier ci-joint, adressé à M. Mariette, concerne un dixième ; ainsi je suis parfaitement en règle avec la poste.

Mme d’Argental eut la bonté de faire remettre chez M. de Courteilles un gros paquet pour mon frère, le 3 auguste ; je suppose qu’il l’a reçu, et que c’est de lui qu’il me parle dans sa lettre du 5 juillet, laquelle devait être datée du 5 auguste.

L’affaire du dixième est bien plus embarrassante que celle du vingtième. Je paye très-volontiers de justes impôts au roi ; mais il serait dur d’être dépouillé d’une dîme, qui appartient à ma terre depuis deux cents ans, par un prêtre que j’ai comblé de biens, et qui me fait sous main un procès dans le temps même qu’il conclut avec moi l’échange le plus avantageux, et que le roi le ratifie.

Cette conduite sacerdotale touchera mon frère, et je me flatte qu’elle n’étonnera pas le corps des adeptes.

Ô Platons ! ô Anaxagores ! que dites-vous de mon vilain ? Vous dites sans doute : Écr. l’inf…


5371. — À M. DAMILAVILLE.
14 auguste.

Mon cher frère, ma philosophie est réduite à ne vous parler que de procès depuis quelque temps. Les vingtièmes et les dîmes ont été mes problèmes, et voici un nouveau procès que vous m’annoncez au sujet d’une farce anglicane. S’il y avait une étin-