Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/495

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien ! les anges ont donc tout apaisé, tout concilié ; mais messieurs[1] crieront encore, messieurs veulent toujours avoir raison : ils pourront l’avoir avec le contrôleur général, mais non pas avec moi, qui ne suis que contrôleur des fanatiques.

Sed quid dicis de la Lettre à Christophe, et quid dicunt ? Et Palissot, Palissot, qui imprime trois volumes[2] contre les philosophes ! Mais si Socrate réussit, bénissons Dieu, car une telle pièce ne peut obtenir de succès que de la disposition générale des esprits en faveur de la philosophie. Je vous ai demandé trois fois le manuscrit de l’article Idolâtrie[3], que frère Platon doit avoir, et dont j’ai un besoin pressant. Vous m’aviez fait espérer quelques articles encyclopédiques ; secourez donc un pauvre malade.


5297. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[4].
24 mai.

Mes chers anges, voici deux Olympie et deux Zulime que je mets au bout de vos ailes, en vous suppliant d’en donner une à Mlle Clairon, à qui Zulime est dédiée. Je devrais vous envoyer cela proprement relié ; mais il faudrait trois semaines à Genève. Ce sont des pâtés tout chauds, assez insipides, qui sortent du four.

Je vous envoie à cachet volant mes remerciements, ma réponse, et mes modestes objections à M. le président de Meinières. Je vous surcharge de prose et de vers.

On me mande que la Gazette littéraire n’est qu’un ouvrage décharné, une simple notice des livres nouveaux. Si cela est, j’ai bien perdu mon temps ; mais ce n’est pas le perdre que de vouloir vous plaire.

Est-il possible que vous donniez la préférence à Olympie sur Zulime ? Allons, il faut tout souffrir de ses anges,


5298. — À M. DEBRUS[5].

Quoi, dans le XVIIIe siècle, dans le temps que la philosophie et la morale instruisent les hommes, on roue un innocent à la

  1. Les conseillers au parlement.
  2. Voyez la note, page 489.
  3. Voyez la note, tome XIX, page 402 ; Voltaire retrouva son manuscrit ; voyez ci-après, page 488.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.
  5. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe.