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5291. — À M. BERTRAND.
Aux Délices, 19 mai.

Je ne sais si vous êtes instruit, mon cher monsieur, que M. le duc de Praslin protège beaucoup une Gazette littéraire qu’on va faire à Paris, concernant les livres étrangers. S’il y a quelque chose de vous, monsieur, ou de quelqu’un de vos amis, je me ferai un plaisir extrême de contribuer à leur faire rendre la justice qui leur sera due. Ce serait surtout une occasion bien favorable pour moi d’être à portée de vous donner des témoignages d’une estime qui égale mon amitié ; tout ce qui viendra de vous me sera bien précieux, et devra l’être à ceux qui aiment les connaissances utiles. Vous connaissez, monsieur, l’inviolable attachement de votre très-humble et très-obéissant serviteur.


5292. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
21 mai.

Je reçois, ô anges de paix ! votre lettre du 17 de mai, et les deux cahiers refondus dans votre creuset ; je les trouve très-bien, et je vous trouve infiniment plus raisonnables que l’auteur des remarques[1]. Je n’ai point reconnu dans lui la modération que je lui supposais, il s’en faut beaucoup : il respire l’esprit de parti ; et si ses confrères pensent de même, l’arrangement des finances, auquel je m’intéresse tout comme un autre, ne finira pas sitôt.

J’avais très-bien compris la raison de la petite contradiction qui se trouvait dans votre lettre précédente et celle de Philibert Cramer ; il n’y avait nul mal à la chose, et tout se confond dans le mérite du bon office que vous me rendez, et dans la reconnaissance que je vous en dois.

Je vous enverrai incessamment la Zulime dédiée à la nymphe Clairon. Vous aurez aussi une nouvelle édition d’Olympie ; celle d’Allemagne n’est bonne que pour les pays étrangers, et il eût été bon qu’elle n’eût point transpiré à Paris, attendu qu’il y a dans les remarques une faute impardonnable : on a mis Jeanne Cray pour Marie-Stuart[2] : ramasse, Fréron !

Le cinquième acte d’Olympie n’est point du tout vide au

  1. Ces remarques, dont il est déjà question page 478, doivent être celles du président de Meinières ; voyez page 482.
  2. Cette faute a été corrigée dès 1763 ; voyez tome VI, page 129.